Boy you got my heartbeat runnin’ away, beating like a drum and it’s coming your way. Can’t you hear that boom, badoom, boom, boom, badoom, boom, bass.

Dimanche, le jour de la semaine que je préférais, et même de loin. Sans doute parce que mon putain de réveil se mettait pas à sonner en me disant « Salut connasse, tu dois rejoindre tes deux boulots de merde aujourd'hui, en plus tu les déteste, ça tombe bien non ? » Ta gueule, je t'en prie. Moi je regarde les gens être heureux, faire ce dont j'ai toujours rêvé, ils brassent de l'air vingt-quatre sur vingt-quatre, mais ils sont heureux, surtout avec le fric qu'ils se font, ces cons-là. Je lançais un regard vers la grande baie vitrée, les gros nuages noirs ils flottaient dans le ciel, rien de bon, des nuages noirs c'est jamais bon de toute façon, mais y a plus de café et sans café je peux pas vivre, alors je fais les cent pas et je réfléchis, je me tape le vent en pleine gueule ou pas ? Parce que ça siffle jusqu'ici et ça devient carrément flippant. Sans réfléchir, j'avais pris le premier manteau qui avait la malchance de se trouver sur mon chemin et qui fera office de parapluie, je n'oubliais évidemment pas mon sac à main qui se trouvait en permanence à la même place. Mon voisin de palier, se trouvait, comme à son habitude, planté devant sa porte à pousser la chansonnette. Non, mon voisin n'était pas Adam Levine ou Michael Jackson, mais un mec qui piaillait comme un oiseau et c'est dans ces moments-là que j'aurais préféré emménager dans la même maison que Justin Bieber, mais par politesse, je le saluai d'un geste de main, agitant les lèvres sans pour autant en faire sortir quelque chose. Je ne m'étais pas trompée, mes jambes si légèrement vêtues l'avaient ressentie, cette rafale et je suis bien placée pour le dire, parce que ces deux bâtons ils m'appartiennent. J'avançais avec difficulté, propulsée dans le sens inverse, les cheveux emportés dans le vent, virevoltant dans tous les sens. Au fur et à mesure de ma longue marche, dans étoiles avaient commencés à briller sous mes talons aiguilles, je levais le regard, j'aimerais tellement y apparaître, mais à chaque fois que mes yeux se posaient sur l'une d'entre elle, mon coeur se serqit un peu plus. J'ai eu la chance de tomber rapidement sur un starbucks, parce que j'étais sur le point de m'énerver, les premières gouttes de pluie avaient fait leur apparition sur le bitume qui s'humidifiait de plus en plus chaque seconde, poussant la porte du café, je prit une énorme respiration, faisant brûler mes poumons d'un feu vif, que c'était bon. « Bonjour. » Je levai les yeux vers la jeune caissière. « Deux espresso Macchiato. A emporter, s'il vous plaît. » Rien que l'odeur du café m'avait redonné le sourire, je me sentais bien mieux déjà. Elle déposa les deux boissons chaudes sur le comptoir, que j'avais échangé contre un billet. Mon corps était prêt à tenir à nouveau trente minutes dans le grand froid qu'il faisait dehors. Je luttais contre les vagues d'aire qui me parvenaient, mais ce contre quoi je n'avais pas pu me battre, c'était ce regard qui me fixait au loin, j'aurais pu le reconnaître entre mille, mais je n'arrivais pas à m'en détacher. Son regard chocolat me faisait fondre à chaque fois, j'étais faible, trop pour lui, sans doute parce que mon coeur palpitait à chaque fois que je le voyais, me voyant à chaque reprise presque incapable de dire un mot, mais c'était impossible, interdit, ce n'était pas dans mes principes, je n'étais pas née pour briser des coeurs, encore moins celui de l'une de personne qui m'était le plus cher sur cette planète. Alors que je continuais à avancer, mais perdue dans mes pensées, voilà que je me suis retrouvée nez à nez avec lui, je ne pouvais plus faire marche arrière. « Hey. » Non, plus sérieusement ? Depuis quand je dis « hey » à un mec que j'ai traité d'enculé et de gros connard à notre dernière rencontre ? Pourtant, j'avais continué à me pester, me lançant des sarcasmes à moi-même. « Café ? » Je lui avais imposé la boisson, m'asseyant à ses côtés.

Spoiler:

Mes yeux s'ouvrirent d'un coup, j'avais envie de sortir, peut-même besoin. Je posais mon regard sur Sinéad, elle dormait encore ; tant mieux, cela m'évitait d'avoir à répondre à des questions dont je ne possédais aucune réponses, cela m'empêchait de devoir continuer à faire grandir ce putain de mensonge. Mes lèvres glissèrent le long de l'épaule de ma belle encore endormie. Elle grogna, je rapprochais mes lèvres de son oreille. Ne bouges pas, je vais chercher le petit déjeuner lui murmurai-je avant de prendre du recul. Je quittais rapidement mon lit afin de remettre mon boxer. Nous avions fait l'amour, je lui avais fait l'amour, comme-ci de rien n'était. Finalement, il serait peut-être temps que je songe à passer des castings, j'étais bien plus doué en comédie que je ne le pensais. Je m'enfermais dans la salle de bain, pris une douche brûlante avant de quitter notre appartement. Je ne savais pas où j'allais aller, ni combien de temps cela allait bien me prendre. Me levant tôt, j'avais pour habitude d'aller, chaque dimanche, lui chercher un petit déjeuner. Rien d'extraordinaire, donc. Sauf qu'aujourd'hui, ce n'était pas pour lui faire plaisir. Je sortais par besoin, et nécessiter de m'éloigner d'elle, prendre du recul par rapport à ce mensonge que je conservais. Une heure plus tard, je me retrouvais loin de chez moi. Mes mains étaient enfoncées dans mes poches, mon regard perdu dans l'horizon. Je marchais, jusqu'à soudainement m'arrêter à la vue de sa silhouette. Elle, quelle blague. Moi qui tentais de m'vider l'esprit, et qui essayais de ne plus visualiser son visage, de ne plus me rappeler son odeur, ou du contact de ses doigts sur ma peau brûlante, désirante. Fallait que j'tombe sur elle. Drôle de coïncidence, putain de coïncidence. Slyn me remarqua, je ne pouvais plus faire demi-tour. Maintenant qu'elle était là, face à moi, j'avais envie de me rapprocher d'elle, de la glisser dans mes bras, et d'attendre tout en espérant qu'il se passe quelque chose susceptible de tout changer à mon quotidien. Elle se retourna, je repris ma marche, peut-être même une coure. J'avais besoin de lui parler, besoin de m'expliquer avec elle sur ce que nous avions fait. Une fois à ses côtés, Slynsleigh me fit de nouveau face. J'en coupais ma respiration, mes doigts se resserrent, j'me sentais mal. Hey lâcha-t-elle, m'obligeant à arquer d'un sourcil. Hey ? Cette parole me conforta, me fit comprendre que je n'étais pas le seul perturbé de la situation. Café ? me demanda-t-elle. J'attrapais le verre, sachant pertinemment que j'en boirai pas une gorgée. Je n'aimais pas le café, ni autres boissons chocolaté. Je me posais à ses côtés, tendant mes jambes devant moi. Tu vas bien ? demandai-je. Cette question était la plus stupide que je puisse lui poser. J'étais d'ordinaire quelqu'un d'intelligent, qui savait choisir ses paroles avec soin - parler pour parler n'étant pas mon activité favorite. Mais là, je faisais fort. Enfin, je n'sais pas si bien est le bon terme à employer ajoutai-je tout en déposant mon verre à mes côtés. Je n'avais pas l'intention d'y toucher, de plus, le contact chaud de la boisson me piquait le bout des doigts. Notre conversation commençait si mal. Lui parler de la météo aurait probablement été plus judicieux. Ou, se mettre dans le vif du sujet. Mais étais-je réellement capable de lui parler de Sinéad ? Etait-je réellement capable de m'infliger ce mal ? Oui, parce que je me devais d'être un homme bon, sincère, au moins pour quelques minutes Je ne lui ai rien dit. Pas b'soin de longs discours, Slyn allait me comprendre. Je préférais d'ailleurs ne pas lui préciser qu'au lieu de lui avouer ma tromperie, je lui avais fait l'amour, avec cette même sensualité et fougue que d'ordinaire. Je n'étais qu'à moitié bon, en cet instant.